Perte d’un enfant, un rêve brisé

Au détour d’une conversation, j’ai entendu qu’une amie avait fait une fausse couche. J’avais aucune idée de ce que c’était. Après quelques recherches, j’ai appris que, selon les professionnels de santé, environ 10 à 15% des grossesses se terminent en fausse couche. Ce qui fait 44 grossesses perdues chaque minute. Ca m’a semblé énorme ! Et ça m’a poussé à connaître l’histoire des femmes qui se cachent derrière ces chiffres édifiants. J’ai donc décidé de rencontrer Kenza* qui nous a raconté sa fausse couche.

Un samedi après-midi Kenza passe la porte de chez moi. Stressée je suis l’offre un thé et la mets en confiance. On s’installe sur le canapé et naturellement elle me raconte 

« Il y a 4 ans, ma vie à basculée du jour au lendemain, ayant déjà deux formidables enfants et enceinte du troisième. Le jour où cela s’est produit, j’étais seule à la maison et j’ai perdue énormément de sang. Je n’ai même pas eu le temps de comprendre ce qu’il m’était arrivé, que j’ai dû partir pour l’hôpital .

Quand je suis arrivée, après avoir été examinée on m’annonce avec beaucoup de froideur “vous venez de faire une fausse couche d’où l’hémorragie. »

Je ne sais pas si je pourrais m’en remettre

Ça m’a pris beaucoup de temps avant de comprendre ce qu’il venait de se passer. Le médecin m’a demandé, si j’avais vu des indications que cela allait se produire, mais non je n’ai rien vu. Je lui ai demandé qu’elle était la cause, mais il m’a répondu, que c’était peut-être trop de stress, mais que cela n’était pas de ma faute.

Comment l’annoncer ?

Sur le chemin du retour pour rentrer chez moi, je fonds en larmes, les pleurs sont plus que les seuls accompagnants de son souvenir (celui de son bébé). Quand je l’ai annoncé à ma famille et à mon mari, je n’ai pas été soutenue. Mais ce qui m’a fait le plus de mal a été de ne pas être soutenue par mon mari, je retiens encore ces quelques mots, qu’il m’a dit “je ne me sens pas concerné”.

Aujourd’hui

Aujourd’hui, après quatre ans, même si j’ai réussi ma peine, son souvenir est toujours aussi douloureux …. surtout quand je vois une femme enceinte en rue.

Après avoir entendu le récit de Kenza, c’est l’admiration de son courage qui me marque, d’avoir affronté ça seule. Si vous aussi vous vous trouvez dans le même cas que Kenza, voici les aides qui vous sont proposées.

Les ASBL, Le Souffle de la vie et Vivre son deuil, ont pour but d’aider toutes les femmes ayant perdu leur enfant pendant la grossesse par fausse couche, par l’accompagnement morale, psychologique, relationnel et financières… Vous pouvez aussi vous rendre dans le planning familial de votre quartier.

Nous souhaitons un bonne route à Kenza, et nous te remercions pour ce précieux témoignage.

Nathan Bulinckx

Source : le manuel MSD fausse couche problème de santé de la femme.