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Dans la vie d’une jeune sportive de haut niveau

Vice championne du monde dans sa catégorie, trois fois championne de Belgique, dix fois championne de France, cinq fois championne des Pays-Bas et une fois championne d’Allemagne. Ces titres ont de quoi faire tourner la tête à plus d’un mais pas à Farah Khamrichi qui, à douze ans seulement, à l’air d’avoir un avenir bien tracé dans le jiu-jitsu brésilien. J’ai eu la chance de la rencontrer et j’ai pu lui poser quelques questions.

Comment se passe un entraînement typique de jiu-jitsu brésilien dans ton club ?

Je rentre dans la salle d’entraînement, je salue mes coaches (le ritsurei : manière de montrer son respect envers les sensei), on passe ensuite à l’échauffement et on fait quelque tour de salle,on fait des combats pour commencer et puis on fait des techniques et ensuite on les appliques dans d’autres combats jusqu’à la fin de l’entraînement. Pour finir,on a une sorte de rituel,on se mets en ligne,et on crie « JIU-JITSU » et ça marque la fin de l’entraînement.

Quelle place à le sport dans ta vie actuellement ?

Le sport prends 90% de ma vie, c’est quelque chose qui compte énormément pour moi, je ne me vois jamais arrêter ça. Je pense que je pourrais aussi gagner ma vie grâce à ça, pour l’instant je ne suis pas encore payé car je n’ai pas 15 ans mais plus tard c’est possible de gagner jusqu’à 10 000 euros par compétition.

Ça fait maintenant 3 ans que tu es au club BBJJA mais cela fait 5 ans que tu joues au jiu-jitsu, pourquoi as-tu quitté ton ancien club ?

Mon ancien club ne me prenait pas au sérieux, j’étais censé participer à certaines compétitions mais il ne me prenais pas.Il ne laissait de chances qu’aux plus grands et aux plus fort d’entre nous. En allant au sport, mon père et moi , on voyait toujours le club BBJJA et un jour on a décidé d’y rentrer et c’était super. Mon coach m’a directement donné plus d’opportunités,à l’age de 9/10 ans, il m’a mis dans la catégorie des 11-15 ans. Mon ancien club m’a laissé croire que je n’étais pas assez forte mais le nouveau m’a permis de prouver le contraire. Mon coach Florian m’a énormément aidé à reprendre cette confiance en moi que mon ancien club m’avait enlevé.

Le fait d’avoir autant de titres, de médailles, etc., est-ce que ça pose une certaine pression sur tes épaules ?

Bien sûr, je n’ai pas envie de décevoir,par exemple en Allemagne,tu fais 1200 kilomètres, forcément t’as envie de gagner. À la finale du championnat du monde à Dubaï, je suis arrivé en seconde place contre une brésilienne, j’ai seulement perdu de 5 points donc c’est vrai qu’il y a quand même une part de déception mais une belge contre une brésilienne dans un combat de jiu-jitsu brésilien, je pense que c’était prévisible.

Au niveau nutritionnel, comment ça se passe ?

Je dois faire des régimes des fois parce que au plus mon poids est élevé,au plus le niveau est élevé. Si par exemple je fais 60 kg, je devrais combattre contre des 15/16/17 ans. Ma catégorie actuelle est en -45kg.

À la finale du championnat du monde à Dubai, je me rappelle que j’étais 200 grammes au dessus pour la pesée et à partir de 100 grammes de plus, on ne peut pas participer à la compétition,donc tout le trajet aurait été fait pour rien, heureusement j’ai pu courir quelques tours et j’ai perdu les 200 grammes à temps pour la compétition.

Aurais-tu un petit message à passer ?

J’ai parlé toute à l’heure de mes entraînement mais il faut savoir que depuis 5 ans, mon père m’accompagne 3 fois par semaines pendant 1h30 à mes entraînement. Le fait d’avoir mes parents qui me soutiennent autant me motive énormément. Ça m’apporte beaucoup parce que c’est grâce à eux que je peux faire autant de compétitions,que j’ai pu autant voyager, etc. Je les remercie énormément. Aussi,si je pouvais donner un message à une jeune sportive/sportif ce serait de jamais baisser les bras, d’avoir confiance en soi et en ses capacités. Depuis 5 ans, je vis un peu un rêve éveillé et tout ça n’aurait pas été possible sans mes parents bien évidemment, sans mon coach/sensei Florian mais surtout, ça n’aurait pas été possible si j’avais arrêté après la première déception /erreur. Ma seule réelle erreur à été de penser que je n’était pas assez forte.

J’ai pu passer 2 heures en compagnie de Farah Khamrichi et je pense que cette expérience m’a appris énormément de choses. Sa maturité m’a épaté mais sa sagesse encore plus. Je pense qu’on a tous à apprendre de cette jeune prodige et je suivrai de très près sa carrière à partir de maintenant,nous avons sûrement dans cet article notre futur championne du monde.